Thursday, May 25, 2017

Uma poesia de Philippe Jaccotter

L’enterrement                            
Philippe Jaccottet

Il y a six hommes pour porter la bière:
un mort, c’est plus lourd qu’un vivant;
le cortège va lentement
sur le chemin du cimetière.
Lorsque le pasteur a fini la prière,
le mort était sorti, les femmes étaient sorties aussi,
les femmes s’étaient mises à pleurer.
On avait voulu les consoler,
mais elles n’en pleuraient que plus fort
à cause du mort
dans les escaliers.
Il y a six hommes pour porter la bière;
un mort, c’est plus lourd qu’un vivant;
le cortège va lentement
sur le chemin du cimetière.
C’est un vieux. N’est-ce pas? les vieux
qui passent leur temps au coin de leur feu,
ça doit s’attendre à s’en aller,
mais c’est dur quand même, et c’est dur pour eux
et puis pour la femme.
A présent il pleut, il fait de la boue,
on est arrivé le trou est creusé,
le fossoyeur est à cóté,
les gens se sont decouverts,
on met le cercueil sur la fosse,
le cercueil descend, les cordes grincent,
la terre en tombant sonne creux,
et les gens s’en vont se mouchant
avec leur mouchoir sur les yeux,
parce que, de voir ça, ça remue.

O enterro

Seis homens levam o caixão funéreo,
um morto é mais pesado do que um vivo,
o cortejo vai lentamente
pelos portões do cemitério.
Logo que o pastor termina a prece,
o morto sai, as mulheres saem também,
elas começam a chorar,
bem que as queria consolar,
mas, elas chorariam ainda mais forte
por essa morte
nas escadarias.
Seis homens levam o caixão funéreo,
Um morto é mais pesado do que um vivo,
Segue o cortejo compassivo
Pelos portões do cemitério.
É um velho. Não é? Estou a ver.
Dos que passam o tempo todo a se aquecer.
É de esperar que eles se vão,
Mas, mesmo assim é duro, não?
Duro pra ele e pra a mulher.
Agora chove, lama pra todo lado,
chegamos, o buraco está cavado,
e o coveiro ali à frente.
Todos tiraram o chapéu,
põem o caixão por sobre a cova,
desce o caixão. As cordas roçam,
a terra cai a soar ocamente,
As pessoas vão saindo se assoando,
Tapando os olhos com os lenços
Porque, vendo isto, se comovem.


Ilustração: Portinari

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